Communiqué de presse :
Des jeunes et des demandeurs d’emploi mettent le FOREM sous contrat !
L'année dernière, les jeunes FGTB et les travailleurs sans emploi de la FGTB de Verviers interpellaient le FOREM sur le contrôle de la disponibilité des chômeurs. Ils demandaient à la direction du FOREM de Verviers de reconnaître qu'il n’y avait pas assez d'emploi pour tous. Verviers l'aurait accepté mais la Direction générale de Charleroi a refusé de signer quoi que ce soit. Aujourd’hui c’est de toutes les régionales wallonnes que les jeunes et les travailleurs sans emploi débarquent pour une première action au FOREM.
Nous étions une petite centaine à soutenir la délégation de demandeurs d’emploi de Verviers et de Charleroi qui iront rencontrer la Direction générale du Forem à Charleroi en vue de lui soumettre un contrat par lequel il s’engage à prouver une recherche d’emploi active pour 300 demandeurs d’emploi qui donneront leur CV.
300 CV ont été attachés à 300 ballons pour symboliser l’inutilité d’envoyer des CV dans des entreprises qui n’embauchent pas, ils seront laissés à la libre disposition des employeurs devant la grille du FOREM.
Le directeur, Monsieur Napoli, a accepté de nous rencontrer mais a exigé d'avoir les coordonnées complètes des personnes ayant donné leur CV pour l'action.
Cette demande a été jugée "non recevable" par l'assemblée, le contrat reste donc le contrat, nous attendons des nouvelles du directeur pour fin juin sans quoi de nouvelles actions dirigées vers le FOREM auront lieu.
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Ce 12 mai 2011 à 13h30, dans le cadre d’une action contre la chasse aux chômeurs, tout comme le FOREM le fait vis-à-vis des travailleurs sans emploi, des jeunes et des travailleurs sans emploi de toute la Wallonie de la FGTB mettront l’Administration Centrale du FOREM sous contrat ! Si elle n’arrive pas à prouver une recherche d’emploi active pour les 300 travailleurs sans emploi, ils sanctionneront le FOREM par une action future !
Le principe de l’action est simple : le FOREM est un service public dont la mission première est d’accompagner le demandeur d’emploi dans sa recherche et de lui proposer des offres d’emploi ou de formation de qualité. Or, on se rend compte que, loin de ses objectifs de service public, le FOREM joue un rôle de plus en plus important au niveau du contrôle de la pro-activité des demandeurs d’emploi, plus communément appelé « Chasse aux chômeurs ».
Nous allons donc rencontrer Monsieur Jean-Pierre MEAN, Administrateur Général du FOREM, afin de l’inviter à signer un plan d’actions que nous lui proposons en notre qualité de contribuables et de citoyens. Un plan d’action par lequel le FOREM s’engage à :
- Proposer une offre d’emploi décente et personnalisée à chacun des 300 demandeurs d’emploi qui remettront leur CV et ce, dans un délai d'un mois.
- Dans un second temps, revoir l’offre globale de formation afin qu’elle soit plus diversifiée, de meilleure qualité, plus accessible dans des délais raisonnables et davantage axée sur le projet de vie de la personne.
Il est bien entendu que nous attendons d’un organisme public qu’il contrôle l’éthique et la qualité des offres d’emploi qui nous seront proposées.
Si, comme le FOREM se plaît à le dire, il y a de l’emploi pour tous, il n’aura aucune difficulté à répondre à cette demande.
Par contre, si le FOREM n’est pas en mesure de remplir le contrat que nous lui soumettons, ou qu’il refuse de le signer, nous nous verrons dans l’obligation de sanctionner cet organisme par une action future.
Pourquoi cette action ?
Dans la logique implacable de cette « chasse » par laquelle on entend « rayer les profiteurs », le FOREM établit des « plans d’actions » que le chômeur est tenu de respecter à la lettre et dans des délais impartis, sous peine d’être sanctionné.
Les « non-profiteurs » devraient donc, en toute logique, ne pas se sentir visés mais bien orientés, et se voir proposer des offres d’emploi décentes, répondant à leurs attentes, leurs qualifications et leur projet professionnel. La réalité est toute autre : les chômeurs sont mis sous pression et doivent envoyer leur CV dans des entreprises qui n’engagent pas, accepter des boulots précaires ou suivre des formations qui ne les mènent pas à un emploi. Si ils ne respectent pas (ou pas tout à fait) ces contrats obligatoires, ils sont sanctionnés par plusieurs mois de suspension de leurs allocations de chômage, voire d’une exclusion définitive.
Cette « chasse » est d’autant plus inacceptable qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde.
En effet, le 24 février dernier, les conclusions d’une étude, menée par les universités de Louvain-La-Neuve et Gand sur le contrôle de la disponibilité des chômeurs, étaient rendues publiques et largement relayées par la presse. A sa lecture : « un système de contrôle de la recherche d’emploi est plus efficace dans un marché du travail où les offres d’emploi sont abondantes », cela se traduit par un taux de retour à l’emploi appréciable - mais non considérable - en Flandre et plus marginal en Wallonie et à Bruxelles, régions où les offres d’emploi sont moins nombreuses (1 offre pour 22 demandeurs d’emploi en Wallonie).
Le 10 mai 2011, il y avait, pour toute la Région Wallonne, 9.032 offres d’emploi sur le site du FOREM pour 239.500 demandeurs d’emploi inoccupés en Région Wallonne (source : statistiques mensuelles du FOREM en mars 2011). Le problème du chômage est donc un problème structurel qui nécessite des politiques de créations d’emploi (par la réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire et maintien de salaire par exemple).
Pour la FGTB, le chômage est et doit rester une assurance en cas de perte ou de manque d’emploi. Nous nous opposons donc à ces sanctions qui s’abattent, en outre, sur les plus démunis des demandeurs d’emploi.
Enfin, cette « chasse aux chômeurs » a un but caché mais très efficace : faire pression sur les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs à qui on explique que d’autres sont prêts à prendre leur travail et pour moins cher.
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